À partir de la saison suivante (1978/1979) va commencer l’aventure des compétitions. La première sera la Coupe de France qui se déroule à Villeneuve d’Asc (Lille). Nous nous préparons activement, sans trop savoir ce qui nous attend et sans trop connaitre les règles. En fait, nous nous entrainons au combat souple, technique et contact léger. L’un de nos anciens, Pierre Morin, ayant passé quelques temps sur Paris pour raison professionnelle, en a profité pour aller s’entrainer au Shaolin Tao de Dan Schwartz.
La date venue, nous nous rendons à Lille en voiture et voyageons une bonne partie de la nuit. Nous rejoignons Pierre sur place qui nous informe que les combats sont au contact réel…
Samedi matin, les écoles défilent, nous défilons modestement à trois, à côté de l’armada du Shaolin tao dans laquelle figurent Roger Itier, Tony Dehas, Alain Sadoun et Eugène Charlery, entre autres.
Puis c’est la pesée, et détail amusant certains s’inquiètent de savoir dans quelle catégorie “tire” le Sikung N’Guyen, il a déjà une présence qui inquiète… Ensuite viennent les éliminatoires. A l’époque, chaque compétiteur doit présenter un tao pour être qualifié pour les combats. L’après midi commence la rude épreuve des combats : le Sikung arrive en finale contre un combattant qui deviendra son adversaire de prédilection, Alain Saddoun (ils vont en effet se retrouver plusieurs années durant finalistes de la catégorie). Cette fois c’est Alain Sadooun qui sera vainqueur, non sans avoir perdu une dent dans le combat… Jean Paul lui se classera 4ème en perdant un combat contre le vainqueur de la catégorie des 68/75 kg : Reynier. L’année suivante, nous retournons à Villeneuve d’Asc. Cette fois nous sommes plus organisés, nous partons en train le vendredi soir, puis changeons pour un train couchette de Paris vers Lille. Ce n’est pas une réussite, les voitures de l’époque comportent 6 couchettes superposées, les matelas doivent être en bois… résultat des courses, personne ne dort…
Arrivés à Lille à 6h00 du matin, nous devons attendre un bus qui ne part qu’à 8h00.
Nous avons tout juste le temps de poser nos affaires à l’hôtel et nous repartons à pied cette fois vers le lieu de la compétition. Evidemment nous nous présentons pour les inscriptions et attaquons dans la foulée les éliminatoires techniques… Cette fois, notre équipe est nombreuse mais un peu tendre. Hormis le Sifu, tout le monde est éliminé au premier tour. Jean Paul par le “bombardier” Dehas qui le balaye copieusement, Michel Forest par Roger Itier (le meilleur combattant de l’époque), Gérard par une élève de l’école Alan Lee… et quelques autres encore.
La saison suivante, c’est à Toulouse que la vaillante équipe du Thieulâm se déplace, formée du Sifu N’Guyen, de J.P.Cabrol et de Hassene Iznasni.
Le meilleur combattant de l’école Thieulâm durant ces premières saisons sera le Sikung qui sera finaliste de toutes les compétitions auxquelles il participera, étant tour à tour champion de France en 1981 et 1982, champion d’Europe en 1983 et 4 fois sélectionné en Équipe de France. Il fera les coupes du Monde de Taîwan, de Séoul et Las Vegas.